Actualités de l'institut d'anthropologie clinique

Debout sur le vent #24 – Bavardage

Les récits multiples entendus, partagés, générés, l’effet sur mon propre chaos de ce Dit tumultueux d’un autre,
la douloureuse beauté de leur langue singulière et le télescopage quasi permanent de nos imaginaires…

Le trouble éprouvé alors …quels recours !
La littérature, dans toutes ses formes et contenus, l’écriture, et surtout la poésie
le sont devenus.
D’abord sans le savoir.
Jusqu’à ce qu’alors je le décide.
Croiser dans un même élan,
les récits de vie,
les temps d’existence partagé-e-s
la poésie,
et l’élaboration avec tous les modes que m offraient tous ces éléments.
Tenter chaque fois de faire de l’inextricable, de l’incompréhensible, une façon
d’Etre ensemble. Là. Dans l’existence.

« …Humaniser la folie,

Désaliéner les lieux de soins… » claironnait  François Tosquelles !

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BAVARDAGE

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Habités de silence
réfugiés en silence
habillés de silence          tu es nous sommes

habités en silence
réfugiés du silence
habillés par le silence      nous sommes     nous trouvons

tous les deux     là

il m’arrive de m’inquiéter quelques fois
de cette perspective de ne plus vouloir parler
dans cet état où tout coûte fait violence

sans discernement
dans l’incapacité de mesurer l’effet
sur toi     lui     l’autre     moi

imperméable

en pensée traversé nourri à mon insu
par toi     lui     l’autre
sans re-lâche

une lecture un son une voix un poème une odeur

et là heureusement parfois une fulgurance

se sentir alors happé     à nouveau vers ce     là
de notre communauté d’existence
pas perdue
mais dans l’ombre
sur l’épaule la marque de ta main sa main la main

tellement à taire

puis subitement parfois
dans ce vague
une annonce perçante
sur laquelle on ne peut se méprendre:
on va avoir besoin d’autrui
autrefois désagréable
désagréable…

bras en brassée
en lié délier
bras baissés pendants ouverts ballants
embarrassés

langue intuitive à l’ourlé de la bouche

s’écrier     crier
à la criée
décrier     décrire
crier pour dire
qu’écrire suffira pour se taire

B .G.

…ce matin le ciel est simple
uni unique bleu
l’air également
immobile
comme une convoitise à la tranquillité
une aspiration à débuter

aurore
augurant la répétition d’un recommencement.

B.G.